mardi 7 août 2007

Qu'est-ce que "L'éloge de la fuite?"

Bonjours et bienvenue sur mon blog, "L'éloge de la fuite".
Ce blog sera pour moi l'occasion de défendre une idée inusitée, qui est la convergence de la philosophie et des jeux vidéos. "Quel rapport?" me direz-vous ? Eh bien, pour ceux qui sont familiers avec ces notions, je voudrais ici exprimer mes remarques concernant tant la phénoménologie que l'idée de réalité virtuelle. (La phénoménologie est une branche de la philosophie qui s'intéresse à l'immédiat des données sensibles, comme étant l'essence des choses).
Ici, je n'hésiterai pas à parler de World of Warcraft, Grand Theft Auto ou Final Fantasy, au côté de citations de Renée Descartes, Bertrand Russell ou Ludvig Wittgenstein. Ceux que cela choque... Ce n'est pas votre blog, c'est le mien !
Mais pourquoi ce titre ? En fait, ce sera mon fil conducteur pour les premières semaines. Je vais m'inspirer du livre de Henri Laborit, Éloge de la fuite, dans lequel l'évasion dans l'imaginaire est présentée comme seul remède à l'angoisse contemporaine. Selon moi, les jeux vidéos trouvent leur raison d'être là, justement, comme lyrisme nouveau, espace sans étendue, au coeur duquel on se redonne le droit, perdu il y a longtemps, d'être émerveillé. Semblable au rêve éveillé que l'on nome "quotidien", le virtuel n'est pas plus une réalité, pas moins une représentation.
Je vous laisse sur une longue citation de Laborit. Elle exprime pour moi l'idéal que devrait adopter toute personne ayant une quelconque curiosité intellectuelle. C'est ce à quoi la réalisation de notre propre virtualité doit mener.
Quand les
sociétés fourniront à chaque individu, dès le plus jeune âge, puis toute sa vie durant, autant d'informations sur ce qu'il est, sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de désirer, de se souvenir, d'être joyeux ou triste, calme ou angoissé, furieux ou débonnaire, sur les mécanismes qui lui permettent de vivre en résumé, de vivre avec les autres, quand elles lui donneront autant d'informations sur cet animal curieux qu'est l'homme, qu'elles s'efforcent depuis toujours de lui en donner sur la façon la plus efficace de produire des marchandises, la vie quotidienne de cet individu risquera d'être transformée. Comme rien ne peut l'intéresser plus intensément que lui-même, quand il s'apercevra que l'introspection lui a caché l'essentiel et déformé le reste, que les choses se contentent d'être et que c'est nous, pour notre intérêt personnel ou celui du groupe auquel nous appartenons, qui leur attribuons une "valeur", sa vie quotidienne sera transfigurée. Il se sentira non plus isolé, mais réuni à travers le temps et l'espace, semblable aux autres mais différent, unique et multiple à la fois, conforme et particulier, passager et éternel, propriétaire de tout sans rien posséder et, cherchant sa propre joie, il en donnera aux autres.

Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976, Éditions Robert Lafont, S.A. , Paris, p. 124

3 commentaires:

papout a dit…

"Etre ou ne pas etre tel est la question" si la reponse est etre pouquoi se contenter de faux semblants quand on peu encore croquer a belles dents dans la substantifique moelle...

Etienne Ménard a dit…

Woot woot!


(more later)

Aldo a dit…

la convergence de la philosophie et des jeux vidéo.
"Quel rapport?" Réponse:

Il faut commencer par le commencement comme disait mon grand père…je crois qu’il tenait cette phrase de ma grand mère… peu importe, mon grand père était quelqu’un de bien, est j’ai toujours écouté ce qu’il disait.

Avant d’écrire l’éloge de la fuite Henri Laborit à écrit la nouvelle grille, il a crée un nouveau paradigme. Paradigme qui n’a pas été homologué par un prix Nobel, bien sur! Il ne faisait pas parti de intelligence européenne (officielle). Et pour tant il a changé notre façon de comprendre le monde, notre façon d’appréhender l’être humain.


La phénoménologie :
Les données sensibles étant l’essence des choses. Donc les données passent par nos sens et elles sont traités par notre cerveau de façon à qu’elles correspondent à une des nos réseaux neuronaux, qu’elles correspondent a un des nos schéma acquis dans cet sorte de vie antérieure (La vie antérieure H.L.) décrite par Henri Laborit. Il y a aussi d’autres processus qui entrent en jeu, comme par exemple le filtrage de données : Moi comme émetteur d’un stimulus (une information) je veux minimiser l’entropie de mon message pour pouvoir le transmettre en totalité au récepteur ( ici le lecteur), le récepteur lui, va arrêter certaines informations que ne correspondent pas à son schéma mental. Il y a de filtres sociaux, religieux, même un brise ou un léger parfume peuvent être des filtres. Si tu te penche pour mieux expliquer une équation différentielle à une étudiante passablement joli, dans ta tête la recette est clair tu sait exactement ce que tu doit dire dans ton message à l’étudiante, mais a ce moment là, en te penchant, une légère brise amène à ton nez le parfume des ses cheveux, mélange subtil de phéro-hormones et Patchouli. A ce moment tu n’auras plus rien à foutre des équations différentielles et ton cerveau reptilien émergera du fond des ages.
Bon, revenons a nos lapins (Moutons, connais pas, pas de schéma on filtre!)
Donc on se fait une représentation propre du monde, puisque on interprète, et on filtre la information pour l’adapter à la conception que nous avons de la réalité. Dans ce sens nous vivons tous dans un monde virtuel. Mais quoi dire de la réalité? Pour répondre à la question il faut revisiter la célèbre allégorie de la caverne de Platon. En interprétant les ombres, les reflets incertains, la pale lumière qui filtrent dans la caverne. Avec ce peu d’informations un homme peut se faire une idée du monde extérieur, il peut extrapoler les principes qui gèrent le monde extérieur sans jamais sortir de sa pénombre. Donc qu’est ce que la réalité? La réalité est ce que nous arrivons à déduire, à extrapoler, à IMAGINÉR à partir des nos propres schémas et ceux des autres.
Donc La réalité est Imaginaire, et le monde est virtuel! Comme dirai mon grand-père on est dans la marde!

À suivre l’inhibition de l’action….et les jeux vidéo