vendredi 28 septembre 2007

En dehors de vos têtes...


Il n’y a pas un autre monde. Il n’y a même pas ce monde-ci. Qu’y a-t-il alors ? Le sourire intérieur que suscite en nous l’inexistence patente de l’un et de l’autre.

Emile Cioran, Ébauche de vertige, 1979, Folio
Quand on sait de façon absolue que tout est irréel, on ne voit vraiment pas pourquoi on se fatiguerai à le prouver.

Cioran, De l’inconvénient d’être né, Éditions Gallimard folio, 1973, p. 43

lundi 24 septembre 2007

(H)allo la propagande!



Post bref cet après-midi, qui ne vas probablement pas plaire à grand monde...

Le 25 septembre sera la date de sortie du jeu le plus important depuis les 3 dernières années. Non, il ne s'agit pas des nouvelles aventures de Mario chez Nintendo mais bien de la mascotte de Microsoft, j'ai nommé Master Chief en personne, dans le jeu Halo 3.

On assiste en ligne à un gigantesque raz-de-marée médiatique entourant ce jeu qui vas probablement se vendre dans les millions en moins d'une semaine. Il s'agit d'un évènement économiquement plus important que la sortie du dernier Spiderman. Dans le domaine des jeux vidéos, les critiques sont encore plus importantes qu'elles ne le sont pour Hollywood, et elles ont toutes été très très élogieuses envers le jeu de Microsoft. Au point où le doute est semé en mon esprit. Jusqu'à quel point ces critiques sont-elles objectives ? Comment savoir si une des plus grandes corporations au monde (Microsoft) laisserait le sort d'une avenue potentiellement aussi lucrative que Halo 3 entre les mains de quelques critiques ? Bon, certains me diront que la franchise ne peux qu'engendrer des profits monstre, tant le succès de ses prédécesseurs est grand.

Mais alors pourquoi tous ce battage médiatique ? Spots télévisés, couverture du magazine Wired, "skin" de site populaires tels IGN et Gametrailers dédiés à Halo 3, boissons gazeuses Halo... Qui paie pour tous cela, sinon Microsoft ? Tous cela pour un jeu qui, au fond, n'a rien d'artistiquement intéressant et qui n'apporte que très peu d'innovation au style FPS, surtout si on le compare à Bioshock ou Team fortress 2...




samedi 22 septembre 2007

Le jeu de la Vie

Connaissez-vous le jeu de la vie, de John Conway ?

Il s'agit du jeu le plus fascinant du monde. Il est fascinant par sa simplicité. C'est un jeu de mathématicien, qui se joue sur une grille infinie, qui représente, si on veut, un univers parallèle dans lequel il n'existe que très peu de lois. Par cet ensemble restreint de lois, on peut voir se développer un ensemble de cellules de base, l'état initial de cet univers hypothétique, en une vie foisonnante et surprenante. Certains états initiaux sont stériles, alors que d'autres éclatent en un magnifique schéma pour mourir peu de temps après. Il existe aussi quelques états initiaux qui donnent lieu à des schémas qui se répètent à l'infini. Je vous conseil de l'essayer.

http://www.bitstorm.org/gameoflife/

Une conclusion importante du jeu selon moi est que l'univers n'a pas nécessairement eu à être conçu jusque dans ses détails par un "design intelligent". En effet on constate clairement dans le jeu de Conway qu'il est possible de voir la complexité émerger de règles de base très très simples. Pour ce qui est de notre univers il en a fort probablement été de même. À savoir si c'est Dieu qui a instauré ces règles ou non, rien pour l'instant ne nous permet d'en décider une bonne fois pour toute.

jeudi 20 septembre 2007

Réalisme naïf

Lorsque j'avais 18 ans, j'ai lu quelque chose qui m'a frappé. C'était dans une introduction à un livre, je ne me rappel plus lequel, introduction écrite par Albert Einstein (Ma vision du monde ?) . Là Einstein critiquait le "réalisme naïf", partagé par la majorité des gens, comme un obstacle au progrès scientifique. J'ai découvert quelques années après qu'une grande quantité de scientifiques partage son point de vue. Non qu'ils ne croient pas en la réalité, seulement ils postulent qu'il est fort probable que le monde phénoménale que l'on se construit ne correspond pas fidèlement à la réalité "extérieure" (comme diraient certains), que cette réalité n'est pas constituée d'objets comme des chaises, des voitures, des ordinateurs, des objets macroscopiques, "à échelle d'homme" ; ces objets ne seraient en fait que postulés par nous, selon la façon subjective que nous avons de diviser le monde...
La réalité, selon la science actuelle, ne peut être découpée fidèlement non pas par notre langage limité, mais par les mathématiques. De plus, elle serait essentiellement composée de particules sous forme d'ondes, du moins c'est ce que j'en ait compris personnellement .
Je m'excuse si ce que je dit fait partie des lieu communs de notre époque, mais pour moi ces données rapprochent davantage la vie du royaume du virtuel (ce que je vis), et l'éloigne de la réalité. Enfin, c'est l'excuse que ma conscience a trouvée pour s'adonner aux jeux vidéos 30 heures par semaine...

lundi 17 septembre 2007

Quine

"Just as the introduction of the irrational numbers ... is a convenient myth [which] simplifies the laws of arithmetic ... so physical objects are postulated entities which round out and simplify our account of the flux of existence... The conceptional scheme of physical objects is [likewise] a convenient myth, simpler than the literal truth and yet containing that literal truth as a scattered part."
~ Willard Van Orman Quine (1908-)

vendredi 14 septembre 2007

Second Life, second enfer...


Pour le profit des non-initié, Second Life est un environnement virtuel similaire à World of Warcraft, qui cherche à répliquer le monde contemporain.


Il est possible d'y rencontrer des gens, de socialiser, de construire sa propre maison, se trouver un emploi ou démarrer sa propre entreprise. On peut y acheter des vêtements officiels de chez Gap ou des répliques de téléphones cellulaires de chez Geiko. On peux y réaliser ses fantasmes les plus fous sous le couvert de l'anonymat, notre Avatar étant inventé de toutes pièces selon nos goûts personnels. Moi-même je voudrais bien y aller, incarner Diogène Laerce, objecteur de conscience...


Dans le magazine Cerveau et Psycho d'août 2007 (complément du magazine Pour la Science) on retrouve un article intéressant de Jean-François Vézina, portant sur le rôle psychologique de Second Life chez les adultes. Il s'inspire des théorie d'un pédiatre anglais, Donald Winnicott (1896-1971), qui a parlé des "doudous" comme d'objets transitionnels. Selon Vézina Second Life serait un "espace transitionnel" pour adulte. La doudou serait une bouée de réconfort des les moments de choc entre l'état du bébé qui se croit faussement omniscient et le contact avec la réalité. La doudou aide à canaliser l'incompréhension du bambin face à une réalité dans laquelle il peut parfois être privé de la satisfaction de ses désirs. Éventuellement la réalité doit être affrontée pour que la transition se termine et que l'enfant puisse affronter les défits du réel. Certains restent accrochés plus longtemps que d'autres, comme linus dans la bd Charlie Brown.



Ainsi, comme "espace transitionnel", Second Life sert de refuge pour certaines personnes qui n'ont pas encore assimilé leur perte d'omniscience... Tiens, l'omniscience, ça me fait penser à Wittgenstein, qui nous parle de "son monde"... hmmmm...

samedi 8 septembre 2007

Otakus


Qu'est-ce qu'un Otaku ?


Le terme nous viens tout droit de la culture japonaise, car en effet il n'y a que là-bas qu'un tel phénomène pouvais émerger. L'Otaku est une personne, généralement en dessous de la trentaine et mâle, qui évite tout contact social pour se plonger dans un univers imaginaire de jeux vidéos et de mangas, ces bandes dessinés japonaises. Ils dédient littéralement leur vie à la vénération d'idoles fictives. Le terme otaku désigne à proprement parlé une obsession tournée à l'extrême. Les otakus sortent rarement de chez eux, ils sont les rois de l'ère digitale. Le flot d'information passant par leur modem pourrait remplacer leur sang. William Gibbson, écrivains de sci-fi d'anticipation, a dit sur les otakus :



The otaku, the passionate obsessive, the information age's embodiment of the connoisseur, more concerned with the accumulation of data than of objects, seems a natural crossover figure in today's interface of British and Japanese cultures. I see it in the eyes of the Portobello dealers, and in the eyes of the Japanese collectors: a perfectly calm train-spotter frenzy, murderous and sublime. Understanding otaku -hood, I think, is one of the keys to understanding the culture of the web. There is something profoundly post-national about it, extra-geographic. We are all curators, in the post-modern world, whether we want to be or not.




Tiens, je lance une hypothèse, comme ça, à l'improviste. Peut-être les otakus sont-ils des idéalistes, au sens philosophique de Schopenhauer, c'est-à-dire qu'ils ont pour croyance que le monde est identique à leur monde. Pour l'idéalisme, tout est représentation, ce qui peut être connu, ce qui peut être dit de nos connaissances ne concerne que nos représentations mentales. La réalité externe, noumènale dirait Kant, est inconnue et inatteignable. Comme tout ce qui peut être dit de sensé se résume aux phénomènes, aux contenus de l'esprit, on résume souvent hâtivement l'idéalisme comme la position pour laquelle tout ce qui existe est dans l'esprit.



Donc, d'après moi, l'otaku est celui qui décide de transformer son monde en rêve permanent. Il abandonne toute prétention au réel pour se consacrer au monde qu'il juge idéal. Il devient le dieu, le demiurge d'un monde de pantins et d'illusions...

mardi 4 septembre 2007

Intermède musical en 8-bits



Dans la catégorie "soit on aime complètement, soit on ne peut pas le supporter"...





http://www.myspace.com/mattfuzzetsongameboy

Voici Matt Fuzz. C'est un Québécois qui joue du 8-bit en solo (de la musique électronique inspirée des jeux vidéos de la génération NES 8-bits comme Contra/Marios bros./Duck hunt etc.)


Supposément, Matt Fuzz n'a pour seul instrument qu'un Gameboy trafiqué. Ah, la nostalgie du Gameboy... Sur son Myspace on retrouve une chanson nommée La fuite, que je ne pouvais pas passer ici sous silence, de même qu'un hommage à couper le souffle au film Requiem for a dream de Darren Aronofsky. Je me demande de quoi ça a l'air, quelqu'un qui joue du Gameboy Live ?