mercredi 13 février 2008

QWERTY

Savez vous pourquoi les touches de votre clavier sont ainsi disposées ?

Si vous baissez les yeux un instant, vous constaterez que les lettres qui se succèdent sur la première rangée de votre clavier sont Q, W, E, R, T, et Y, ce qui donne l'appélation QWERTY. Quand on y porte attention, cet arrangement de lettre semble complétement aléatoire. Non, elles ne sont pas placées d'une façon érgonomique, pour faciliter l'accès aux lettres les plus utilisées. D'autres dispositions existent qui sont beaucoup plus érgonomiques. L'histoire du clavier Qwerty est intéressante en ceci qu'elle illustre comment des circonstences déterminées peuvent donner lieu à un résultat aléatoire.
C'est Christopher Sholes qui le premier en 1860 obtint le brevêt pour la machine à écrire moderne. C'était un éditeur de journal du Milwaukee. Sa première version de machine à écrire avait toutes les lettres disposées en ordre alphabétique. Un problème émergea très rapidement de cet ordre ; si on tapait trop rapidement à la machine, les lettres adjacentes s'enmélaient constament et on devait les déméler à la mains. Pour éviter ce problème, Sholes redistribua les lettres de façon à ce que les lettres souvent utilisées ensemble (ex. U et Q) soient éloignées sur le clavier. De plus, certains affirment même que cet ordre à été choisi pour réduire la vitesse de frappe, non l'accélérer. Le résultat est le clavier Qwerty que l'on utilise encore aujourd'hui. Une des conséquences facheuses de cette disposition est qu'il est plus adapté aux gauchers qu'aux droitiers. En effet, des milliers de mots anglais peuvent êtres écrits avec l'aide de la mains gauche seule, alors que seulement quelques centaines peuvent êtres écrits par la mains droite.
Nous avons toujours préservé le clavier Qwerty pour une seule et bonne raison ; parce que des milliers de gens y sont habitués et s'y sont adapté.
Daniel Dennet fais usage de cette histoire dans son essai Freedom Evolves. Il tente dans ce livre de soutenir une position qu'il nome compatibiliste ; liberté morale et déterminisme sont compatibles, selon lui. En effet, sa conception de l'homme repose sur la théorie de l'évolution de Darwin, qui est purement déterministe (nous, humains, sommes comme nous sommes pour x, y, z raisons, qui sont des causes physiques). Je suis entièrement d'accord avec cette optique darwinnienne. En un sens, le clavier Qwerty illustre ce compatibilisme. Il est la solution d'un problème (déterminé), il exemplifie un résultat aléatoire (libre), il n'est plus le clavier le mieux adapté mais il est tout de même le plus répendu.
Qu'est-ce que tout cela nous apprend ? Que la nature est le fruit du hasard et de la nécessité. Le monde est tel qu'il est aujourdhui non pas parce qu'il obéi à un plan, un modèle idéal, mais bien parce qu'il est le résultat de la chance. Tout est le fruit du hasard, même nous, qui aurions pu aussi bien ne pas naître du tout. Et pourtant, nous sommes déterminés, nous n'échappons pas à la chaine de la causalité naturelle. Chaque geste que nous posons obéi au déterminisme.
Si on me demande ce que c'est, le sens de la vie ; je répond qwerty.

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